Le Japon continue à me faire parler
Voici un moment historique, une nouvelle page qui se tourne pour le Japon, et je me suis dit que j'allais vous en faire profiter!
Vous vous souvenez de l'article que j'avais publié sur mon blog japonais à propos de la politique du Japon? Si vous le relisez, vous y trouverez toutes les graines de la présente révolution, à savoir l'élection de M. Hatoyama dont je vous ai collé une photo ci-dessus.
En effet, le Japon est un pays qui ne connaissait jusqu'à présent pas l'alternance politique: le parti conservateur, nommé Parti Libéral Démocrate (PLD) s'est toujours arrogé en son nom propre depuis 1955 le Cabinet, instance politique suprême du pays dont la couleur est déterminée par le résultat des élections parlementaires. Pourtant, depuis plusieurs années, une succession de plusieurs premiers ministres issus du PLD avaient été destitués à tour de rôle bien avant le terme de leur mandat, soit pour fraude financière, soit pour manque de résultat ou tout simplement de popularité. Ainsi en est allé du dernier en date, Tarô Asô (dont vous trouverez la photo sur le-dit article de mon ancien blog), victime de son caractère de looser invétéré, de ses bourdes diplomatiques, de son incapacité à tenir la bride à des ministres trop bavards, et d'une polémique qui le rendrait sois-disant incapable de lire tous les kanji de la vie courante.
Les électeurs japonais ont donc agi avec une forte dose de raz-le-bol devant les urnes le 30 août dernier, mais également avec un courage étonnant lorsqu'on sait le caractère suiviste des comportements là-bas, tant électoraux que quoi que ce soit d'autre.
Qu'est-ce qui change en définitive? On est en droit de se poser une telle question, tant il est notoire que les hommes politiques japonais présentent presque tous un même profil-type, tant à droite qu'à gauche, celui d'héritier de grandes fortunes familiales dont l'histoire est à chercher non pas aux balbutiements de l'industrialisation du territoire, mais au temps du règne des grandes familles féodales du 17ème siècle. Ils sont donc tous riches, et qui plus est issus de la même université (université de Tôkyô, surnommée Tôdai) et également tous diplômés d'universités américaines très réputées (Stanford, Harvard, Columbia...) ou bien d'Oxford (Grande-Bretagne).
Le nouveau premier ministre ne fais en aucun cas exception à la règle puisque, non content d'être sorti des université de Tôkyô et de Stanford (classique en somme pour un homme politique japonais de premier rang), il compte parmi les plus grandes fortunes de tout le pays: il est l'héritier par la branche maternelle de sa famille de l'empire industriel du pneumatique Bridgestone.
Son parti ayant été élu, entre autre, sur des promesses de comblement du fossé d'inégalités sociales, on est donc en droit de se demander d'où peut bien venir sa prétention de comprendre les soucis des gens du commun, lui qui n'a connu que de splendides demeures et un train de vie fastueux.
Ce dont nous pouvons être sûr en revanche, nous affirme l'analyste Jeffrey Kingston, c'est que "le premier ministre a choisi certains des plus talentueux et des plus expérimentés et les a nommés à des postes clés". On retrouve ainsi Naoto Kan au bureau des stratégies nationales, et qui aura la lourde tâche de s'opposer au monde la bureaucratie qui, jusqu'à présent avait fonctionné en parfaite symbiose avec le PLD. Mission délicate également pour l'ex-fonctionnaire du ministère des finances Katsuya Okada, qui se voit attribué les relations extérieures qui comprennent, entre autres, les très lourds dossiers de la présence militaire américaine sur le territoire national (48 000 hommes), l'indépendance diplomatique vis-à-vis des Etats-Unis, et les agitations Nord-Coréennes. Il ne faut pas oublier non plus Sakihito Ozawa, succédant à l'environnement, et qui va devoir se rapprocher des engagement nippons sur le protocole de Kyôto relatif aux réductions des émission de gaz à effet de serre. Ce dernier dossier est d'autant plus sensible que sous la férule du PLD, le Japon s'est carrément éloigné de ses objectifs: en 2008, au lieu de baisser de 6%, les émissions de gaz se sont accrues de 2,3%.
Enfin, la politique sociale doit non seulement se porter sur une amélioration des conditions économiques et salariales sans accroître la pression sur les ménages par le biais d'un nouvel impôt sur la consommation, mais aussi s'attaquer aux dossier chers à la doctrine d'une opposition qui se retrouve soudain propulsée sur le devant de la scène, j'ai nommé les inégalités hommes/femmes, l'alimentation, la dénatalité... qui seront à la charge de Mme Mizuho Fukushima.
Qui les soutient??? Moi je suis de leur côté!!! ALLEZ LE PDJ!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! XD
(Parti Démocrate du Japon)
PS: je viens de rajouter une nouvelle catégorie dans la colonne de droite de mon blog; il s'agit de dernières actualités parmi les plus marquantes (sélection sujette au subjectivisme de l'auteur, cela va sans dire). Pour toute remarque à ce sujet ou des demandes de précision, n'hésitez pas là encore à passer par la rubrique des commentaires! ^^